Billetterie
Cocoon
Scène du Chapiteau - 20h30
vendredi 12 mai 2017
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Révélé il y a une petite dizaine d’années, Cocoon s’est vite imposé sur la scène française comme le fer de lance d’une nouvelle scène folk. Porté par l’auteur-compositeur-interprète Mark Daumail, avec Morgane Imbeaud aux harmonies vocales, le groupe a publié deux albums récompensés par des disques de platine, décrochant au passage un tube avec ‘Chupee’, extrait de ‘My Friends All Died in a Plane Crash’, en 2007.

A l’issue de la dernière tournée du groupe Cocoon, Mark Daumail a mis le projet en sommeil, désireux d’explorer, en solitaire cette fois, de nouvelles contrées musicales.

Il a ainsi enregistré un premier album sous son seul nom, troquant les guitares acoustiques et les harmonies vocales du groupe pour le son électronique des machines et des programmations. « J’avais envie de m’amuser avec des synthés et des boîtes à rythme » se souvient-il aujourd’hui. Sur le plan personnel, le musicien originaire de Clermont a quitté Paris pour s’installer dans les vignes bordelaises. C’est là-bas qu’il a construit son studio d’enregistrement. Il a commencé à y passer du temps voici un an et demi, alors qu’un événement intime était en train de bouleverser l’équilibre de son foyer. « Notre premier enfant est né avec une malformation cardiaque. Nous nous sommes alors retrouvés dans un tunnel entre l’hôpital, les soins intensifs, le cordon sanitaire autour du bébé. »

 

Très vite, Mark trouve réconfort en apportant sa guitare au chevet du bébé et lui écrit une première chanson, ‘Get Well Soon’. « It’s been a Tough year for my Family » y chante-t-il, évoquant sans détour les circonstances dramatiques de cette séquence familiale.

Suite à la guérison de son fils, il tire de ces épreuves les chansons les plus heureuses qu’il ait jamais écrites. « Je voulais écrire un album lumineux » explique-t-il. C’est réussi.

 

 

Mark décide de ranger ses synthés au placard pour renouer avec une approche plus organique de la musique. « J’avais besoin de chaleur analogique. »

Ayant achevé plusieurs compositions nouvelles, Mark les fait écouter à son entourage, qui y décèle immédiatement l’empreinte sonore de Cocoon. Il contacte sa complice Morgane Imbeaud. Celle-ci, préférant également se consacrer à des projets plus personnels (Un orage, Les Songes de Léo) décline la proposition de Mark de participer à de nouvelles séances d’enregistrement. Il met alors l’album en chantier seul, tout en partant à la recherche active des voix féminines qu’appellent les nouveaux titres. « J’avais flashé sur la voix de Natalie Prass, mais aussi sur les arrangements de Matthew E. White et de Trey Pollard sur son album » se souvient-il. Après avoir enregistré les bases guitare-basse-batterie de l’album à Bordeaux, Mark Daumail entre en contact avec Matthew E. White, à qui il envoie des maquettes. Suite au retour enthousiaste de ce dernier, il décide de partir à sa rencontre à Richmond, en Virginie.

 

Avec son million d’habitants et son dynamisme, la ville, à l’instar de Portland, possède une scène musicale très active où fourmille un collectif de jeunes musiciens et artistes talentueux réunis autour du studio et du label de Matthew E. White, Spacebomb .

En une semaine seulement il enregistre trois nouveaux titres avec cette équipe (‘Grandaddy’, ‘Shooting Star’ et ‘Up For Sale’) dont la réalisation est confiée à Matthew E. White. Ce dernier supervise également les enregistrements additionnels du disque, écrit les cuivres et lui fait rencontrer l’arrangeur de cordes Trey Pollard qui construit des orchestrations sur mesure, aux accents soul en clin d’œil à Willie Mitchell, qui font écho aux paroles de l’album. « Les musiciens ont immédiatement compris le propos des chansons » précise-t-il. Le Resound Choir et ses harmonies gospel complète la palette émotionnelle des titres.

En parallèle il rencontre finalement Natalie Prass qui vient prêter sa voix troublante sur deux titres (‘Retreat’ et ‘Watch my back’). Le dernier titre de l’album ‘Up for sale’, qui fait l’objet d’un magnifique duo avec Matthew E. White, prolonge le propos familial du disque. « Je l’ai écrite quand j’ai appris que la maison familiale de l’île de Bréhat où j’ai passé tous mes étés à l’enfance et à l’adolescence allait devoir être vendue. » C’est dans celle-ci, en plein hiver, qu’il compléta les textes de l’album.

 

C’est à Berlin, dans les anciens locaux de la radio est-allemande qu’il enregistrera ses voix, en soignant particulièrement son accent. De fait, Mark Daumail n’a jamais aussi bien chanté que sur Welcome Home, disque accueillant et lumineux qu’il considère comme son projet le plus abouti depuis ses débuts il y a dix ans. « Je connais moins l’angoisse de la page blanche désormais, je pense savoir comment construire une chanson. »

Celles de Welcome Home trouvent leur prolongement dans les illustrations de l’artiste américaine Esther Pearl Watson, qui en a réalisé la pochette. « Je l’ai contactée en lui demandant de dessiner une maison pour chacune des chansons. J’avais envie d’un disque qui évoque la famille, et aussi la notion affective de foyer. Cet album, c’est une manière de souhaiter « bienvenue à la maison » à mon fils. Il a été le fil rouge de ce disque. Le jour où il est rentré chez nous était un miracle que j’entendais bien célébrer. » Existe-t-il plus belle manière de le faire qu’en réalisant ce qui est le plus bel album de Cocoon, qui n’a jamais aussi bien porté son nom ? « J’ai fondu en larmes quand le disque a été terminé. Ce jour-là, j’ai su que mon fils était né une deuxième fois » conclut Mark Daumail.